Quels en sont les impacts
Quel impact sur les populations ?
Les périodes de crise peuvent représenter pour la population une épreuve difficile sur le plan psychologique. Parmi les facteurs de stress, on trouve :
- La peur d'être infecté ou de transmettre le virus
- L'ennui
- La frustration
- Le sentiment d'isolement
- L'absence de clarté sur les niveaux de risque ou le manque de transparence sur la sévérité de la pandémie
En effet l’incertitude qui peut être liée à l’évolution de la crise ou lorsque les informations fournies à la population manquent de précision et de cohérence est source d’inquiétude. Ces situations incertaines, la crainte de manquer de ressources de première nécessité ou d’être exposé à des difficultés financières déclenchent des réactions cérébrales associées aux émotions négatives. Dès lors, protéger le pouvoir d’achat, limiter les "fake news", rassurer la population de l’absence de pénurie alimentaire, favoriser les échanges sociaux sont autant de mesures préventives des troubles psychologiques.
Pour les jeunes scolarisés, l’enseignement à distance est organisé et garanti par les pouvoirs publics. Renforcer le sens de l’altruisme est important, notamment en offrant aux personnes qui le souhaitent de participer aux services de première nécessité. Le retour d’expérience des confinements dans le monde indique une augmentation des violences intrafamiliales et des conduites addictives. Cette observation est compatible avec l’augmentation de la colère et de l’agressivité lors des périodes de confinement.
Une situation de confinement peut être source de souffrances, il semblerait que la durée du confinement elle-même soit un facteur de stress et qu'une durée supérieure à dix jours puisse être prédictive de symptômes post-traumatiques, de comportements d'évitement et de colère.
Quel impact sur les professionnels en santé ?
Le stress est une réponse normale et adaptative. Il élève la vigilance, mobilise les capacités cognitives et l’énergie Être professionnel de santé représente un risque persistant accru de souffrance psychologique telle que du stress aigu, de la fatigue, de l’irritabilité et du détachement envers les autres au décours des périodes de crises sanitaires.
Pour nous soignants, le risque de dépression à long terme est 3 fois plus élevé.
Prendre soin des soignants est primordial !
Les professionnels de santé, nous le savons, sont des professions intrinsèquement vulnérables : outre ces expositions émotionnelles intenses et aujourd’hui répétées, le soignant n’est pas un patient comme un autre : des croyances comme « je dois être fort et solide pour soigner les autres », un besoin de se mettre au service de l’autre qui fait la force de son engagement professionnel, une nécessité d’avoir un alignement fort entre ses valeurs et sa pratique, la peur d’être stigmatisé sont autant de richesses. Mais elles peuvent aussi être source de vulnérabilités et retardent l’aide qu’il est légitime d’avoir besoin. Demander de l’aide est un droit fondamental, et notre besoin doit en être évalué régulièrement et surveillé par chacun(e).
La crise sanitaire actuelle est sans conteste un amplificateur de tous ces processus.
Références :
- Brooks et al., The psychological impact of quarantine and how to reduce it : rapid review of the evidence (14 mars 2020), The Lancet.
- Hsu et al., Neural systems responding to degrees of uncertainty in human decision-making (2005), Science 310, 1680-1683.
- R Peckam, COVID-19 and the anti-lessons of history (2020)The Lancet 3995,10227; 850-852